Quel est l’état d’esprit de la French Tech pour cette rentrée ?

1 septembre 2025

Maddyness

Avec la chute annoncée du gouvernement de François Bayrou, l'instabilité politique guette à nouveau la France. Et c'est une fin d'année encore agitée qui attend une nouvelle fois entrepreneurs et investisseurs. Le moral des troupes n'est pas au beau fixe en cette rentrée des classes.

A quelques jours de la rentrée, François Bayrou a fait sortir brutalement les Français de leurs vacances en annonçant un vote de confiance à l’Assemblée nationale. De quoi mettre le feu aux poudres dans la classe politique tricolore… et de susciter de nombreuses inquiétudes dans les rangs de l’écosystème tech de l’Hexagone. Que ce soit dans les allées de la REF du Medef à Roland-Garros, ou dans nos échanges avec les entrepreneurs et les investisseurs ces derniers jours, c’est souvent la même tonalité qui revient : «On se serait bien passer d’une nouvelle période d’instabilité.»

Dans les allées de la REF du Medef, les entrepreneurs ne cachaient pas leur amertume devant la situation actuelle, surtout que le tableau était déjà loin d’être parfait ces derniers temps. «Les derniers mois ont été assez compliqués, avec un climat assez frileux au niveau des investissements. Des projets ont été mis en pause ou repoussés à 2026», relève ainsi Elodie Bondi, directrice générale de Qualisteo, startup spécialisée dans l’optimisation énergétique sur les sites industriels, et co-président de la French Tech Côte d’Azur. «Nous étions assez contents en mai, juin et juillet, car ça repartait un peu comme avant. Mais il va y avoir un nouveau coup d’arrêt au mois de septembre. Nous sommes plutôt inquiets», ajoute-t-elle.

«Le monde entrepreneurial a besoin d’une stabilité politique»

Même son de cloche chez le patron de Skyted, jeune pousse toulousaine qui a conçu un casque permettant de passer des appels silencieux et confidentiels. «L’instabilité du marché est vraiment problématique. Pour une entreprise deeptech et de recherche fondamentale comme la nôtre, c’est vraiment flou pour savoir quelle va être l’offre que l’on pourra proposer à nos investisseurs. On veut faire une usine made in Toulouse et Occitanie, mais on ne sait pas à quelle sauce on va être manger», note Stéphane Hersen, CEO de Skyted. Avant de renchérir : «C’est un vrai problème quand on est engagé dans une compétition mondiale avec les États-Unis et la Chine, car nous n’avons pas de visibilité sur l’évolution du marché à quatre mois.»

A ses yeux, il est nécessaire que les soubresauts de la vie politique française cessent rapidement. «Le monde entrepreneurial a besoin d’une stabilité politique. On aimerait que les choses soient plus simples… Il faut aider les startups à investir et à croître en France. Et pour cela, il faut une vision à 3 ou 5 ans que l’on a pas aujourd’hui», constate-t-il avec dépit. Car si l’écosystème des startups semble pour l’heure épargné dans les dispositions prises par le gouvernement pour alléger le budget 2026 de l’État, l’instabilité politique actuelle n’est pas de nature à rassurer les investisseurs étrangers ou même les fonds tricolores qui demeurent dans l’expectative.

«On ne peut pas nier un climat d'incertitude qui fait peur»

Lire l'article en entier.

Retour aux articles